La cuisine zéro déchet : le budget courses

Achetez moins, choisissez bien: c’est la maxime. Qualité, pas quantité. C’est la chose la plus écologique que vous puissiez faire.

– Vivienne Westwood

J’ai remarqué que beaucoup de monde hésite à passer au vrac / bio à cause de la facture engendré. J’en parlais un peu dans l’article sur le vrac, mais aujourd’hui, on va faire un gros focus dessus.

Tout d’abord, il faut bien garder en tête que je vais présenter ma situation et ce qu’on a mis en place pour que ça fonctionne pour nous. Peut être que pour toi, ça ne sera pas possible. Mais ça peut donner des pistes.

Voilà les questions qui reviennent le plus souvent

Ça coûte plus cher ?

Oui et non. Voilà, t’es bien avancé comme ça !

Manger bio revient cher

Oui ça coûte plus cher, surtout si tu n’as pas de potager et que tu dois acheter tout ce que tu consommes. Surtout si tu veux acheter 100% bio et que tu n’es pas végétarien. La viande, le poisson et les produits laitiers en bio coûte vraiment cher, c’est un fait. Maintenant, je pense qu’il y a des solutions adaptées à tous les budgets. Comme diminuer sa consommation de viande (ce qui en plus fait du bien à l’environnement), aller directement chez le producteur, rejoindre une AMAP ou une ruche…

Malheureusement, on vit dans un monde où on pense qu’il coûte moins cher d’acheter des produits de mauvaises qualité et hyper transformés que des produits sains. Mais ça n’a pas à faire exploser le budget global pour autant. Pour ma part, manger est un besoin vital et un plaisir. Manger sain est une nécessité. On a un seul corps pour toute notre vie. Il est vital d’en prendre soin et de faire attention à ce qu’on y met dedans. Entre les pesticides, herbicides, phtalates et tous les perturbateurs endocriniens que l’on peut retrouver dans les produits issus de l’agriculture conventionnelle et les plats industriels, l’alimentation bio devient vite une nécessité en terme de santé.

On a eu à faire des choix. On a fait le choix de rogner sur le budget shopping (merci l’occasion et le minimalisme !). On a aussi diminué le budget produits ménagers en passant au zéro déchet. Le savon de Marseille, bicarbonate, acide citrique, vinaigre blanc…. me reviennent à 25€ pour l’année.

Donc oui, ça peut revenir plus cher, mais on peut équilibrer les postes de dépenses pour ne pas exploser le budget.

Changer de façon de consommer

Mais aussi, non, ça ne revient pas plus cher. En passant au bio, vrac, zéro déchet… on change aussi de façon de consommer. Là où avant on mangeait de la viande à chaque repas, achetée sous vide au super marché, maintenant on achète chez notre boucher de quartier de la viande de qualité (mais non bio) pour deux ou trois repas pour la semaine. Le budget reste le même, la consommation a juste évoluée. Si tu deviens végétarien, ta facture baisse même.

Si tu supprimes de ton panier tous les produits industriels et suremballés, ta note diminue automatiquement. Après, il est vrai qu’étant en congé parental, j’ai aussi du temps pour cuisiner. Mon mari travaille mais la cuisine est une activité qu’on aime faire en famille donc on trouve le temps. Quand cuisiner n’est pas un plaisir, ça devient vite une corvée qu’on cherche à éviter et là, ça coûte plus cher. Comme je disais, c’est un choix à faire…

Mais il est important de garder en tête, je pense, le pourquoi du comment. Je m’explique. Manger bio, local, de saison, en vrac, n’est pas juste une lubie de bobo ou une mode à suivre. C’est sûr que si tu manges des tomates bio de supermarché en plein janvier, là on est dans de l’absurde et de l’inutile qui coûte cher. Mais garder en tête que notre façon de consommer influence notre monde est important. L’agriculture bio permet de protéger notre santé, nos sols et les pollinisateurs. Manger local et permet de protéger les producteurs et paysans de ta région, de diminuer ton impact carbone. Encore une fois, c’est un choix que l’on fait.

Manger local et de saison

Pour manger sain, bon et pas trop cher, c’est la base. Manger des tomates en janvier, c’est une hérésie. Elles peuvent être bio, mais déjà ça te coûtera une blinde, elles viendront de perpète-les-oies, elles n’ont aucun goût et aucun intérêt nutritionnel et auront consommées une tonne d’eau et d’énergie.

Suivre les saisons te permet de diminuer grandement ton budget. Manger local t’oblige à chercher des petits producteurs à côté de chez toi. En se fournissant directement chez le producteur, tu diminues de 10% le montant de ton ticket de caisse. Au moins.

Quel est mon budget ?

Le budget courses oscille entre 350 et 480€ suivant les mois. Nous sommes deux adultes et un enfant (on ne comptera pas numerobis qui est allaité). Soit une moyenne de 140 repas par mois. Sachant qu’on vit en appartement et que nous n’avons pas de jardin… ( À mon grand désespoir…)

Je me suis amusée à faire le détail des courses de janvier pour voir ce que ça donne :

  • Biocoop : 290€ => gros poste de dépense en janvier car on a refait les stocks de vrac qui étaient à vide (pâtes, riz, amandes, noisettes, huiles, chocolat, miel, semoule, polenta, savon mains, flocons d’avoine) et les gros volumes (sucre et farine par 5kg et packs de lait).
  • Boucher : 50€
  • Fromager : 45€
  • Maraicher : 80€ => produits locaux bio ou agriculture raisonnée : fruits, légumes et quinoa, lentilles, haricots rouges et oeufs.
  • TOTAL : 465€

Alors oui, 465€ pour 3 personnes, c’est un budget. Mais si on ramène au nombre de repas pris dans le mois (144 en tout), ça nous revient à 3,22€ par repas par personne. Pour du bio, local et vrac, je trouve qu’on s’en sort pas si mal…

On pourrait d’ailleurs réduire considérablement le budget si je faisais mes menus en fonction de ce que j’ai dans mes placards plutôt que de faire mes menus et acheter ensuite… Ca, c’est le point qu’il faut encore que j’améliore pour optimiser le budget.

Comme je te le disais, tout est question de choix !

Où aller ?

Alors là ça va grandement dépendre de ton lieu d’habitation ! Mais il y a plein de solutions. Déjà, tu as les traditionnelles Biocoop, Vie Claire, Satoriz, Comptoir de la Bio,… Si tu as de la chance, tu as une épicerie spécialisée dans le vrac près de chez toi. Autrement, je te proposes plusieurs alternatives.

AMAP

Qu’est-ce qu’une AMAP ? « Les AMAP – Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne – sont destinées à favoriser l’agriculture paysanne et biologique qui a du mal à subsister face à l’agro-industrie. Le principe est de créer un lien direct entre paysans et consommateurs, qui s’engagent à acheter la production de celui-ci à un prix équitable et en payant par avance. Pendant la saison, et ce de manière périodique (ex. une fois par semaine), le paysan met les produits frais (ex. les fruits et légumes sont récoltés le matin même de la distribution) à disposition des partenaires, ce qui constitue leur panier. Le contenu de ce dernier dépend des produits arrivés à maturité. Il est possible, dans une certaine mesure, d’échanger les produits entre eux selon ses préférences.
Contrairement à la grande distribution, les consommateurs en AMAP accordent moins d’importance à la standardisation des aliments ; tout ce qui est produit est consommé (alors que dans l’autre cas, ce peut être jusqu’à 60 % de la récolte qui reste au champ). Ce principe est d’une part très valorisant pour le paysan, et d’autre part il permet de diminuer le prix des denrées en reportant les coûts sur la totalité de la production. »

Tu trouveras toutes les informations et les AMAP près de chez toi sur le site reseau-amap.org.

La ruche qui dit oui

La ruche te permet de découvrir les produits fermiers de ta région. Tu cuisines des produits frais toute l’année, au rythme des saisons. Tu achètes ce que tu veux, quand tu le veux, sans engagement. Tes achats rémunèrent justement les Producteurs. Tu passes ta commande en ligne, dans la ruche la plus près de chez toi, et tu vas la récupérer le jour indiqué. Pratique, rapide, local et de saison !

Trouver un producteur près de chez toi

Mon producteur

Mon-Producteur.com te permet de trouver les producteurs près de chez toi et où leurs produits sont distribués. Tu peux faire ta recherche par lieux, par produits ou par mode de distribution.

Ce projet est né en 2010 avec la volonté de valoriser les producteurs et de faciliter une consommation locale et responsable :

  • Valoriser les produits nécessitant moins de transport
  • Découvrir des produits délaissés par les grandes surfaces
  • Valoriser les produits de saisons, le respect du cycle naturel
  • Valoriser le contact humain, les conseils
  • Le tout avec un meilleur rapport qualité/prix

Acheter à la source

Acheter à la source est un annuaire des différents producteurs près de chez toi ! Tu peux faire des recherches par lieux ou par produits.

Vrac’n’Roll

Vrac’n’Roll est un service de vrac en ligne, qui livre partout en France dans des points relais et dans des contenants consignés. Parce que oui, trouver du vrac bio quand on n’habite pas en ville, c’est pas toujours évident ! Et pour ceux qui habitent sur Lyon, vous pouvez aller chercher votre commande directement dans leur entrepôt à Villeurbanne !

Pour les Lyonnais ou sa région

  • Maréchal fraîcheur : Ce sont des paniers de fruits et légumes (maintenant il y a aussi une grande part d’épicerie sucrée et salée) que l’on peut commander par internet. C’est sans engagements, on est livré dans un point relais un peu partout dans la région lyonnaise. Les produits sont locaux et de saisons, bio ou en agriculture raisonnée. On commande chez eux depuis près de trois ans et c’est toujours un plaisir de manger des produits bons et récoltés 24 à 48h avant d’arriver dans mon assiette !
  • Gayet blad : La famille Gayet élève des vaches Limousines en agriculture bio depuis 1999. Ils proposent maintenant une boutique en ligne : BLAD (Bio Local à Domicile) où on peut trouver de la viande, mais aussi des produits laitiers, des fruits, légumes, farines, épicerie salée et sucrée. La livraison (à partir de 50€ d’achat) est offerte et se fait tous les mercredis ou jeudis, directement au domicile dans toute la région lyonnaise. Et c’est sans engagement !
  • Le Berger des Dombes : C’est un magasin à la ferme de produits locaux et bio. Les produits sont super (ont les a testés !) et on peut même se promener sur le domaine. Les volailles sont en liberté dans la ferme, les brebis aussi. C’est un bon moment à passer avec les enfants. Et vous pouvez aussi déguster leurs super produits le premier dimanche de chaque mois dans leur ferme auberge !

J’espère que cet article t’aura aidé à faire le point sur le budget alloué aux courses en bio et zéro déchet. Si tu as d’autres adresses, n’hésites pas à les partager en commentaires !

La cuisine zéro déchet : le vrac

Quand les citoyens pensent, le parlement et le gouvernement commencent à penser.

Mikhaïl Gorbatchev

Salut à toi, aujourd’hui on parle réduction des déchets dans la cuisine ! Comment mettre la poubelle au régime ?

Lorsqu’on a commencé notre démarche zéro déchets, on a voulu savoir un peu ce qui remplissait notre poubelle si vite. On n’avait pas l’impression de gaspiller tant que ça, donc qu’est ce que ça pouvait bien être ?

Qu’y a t’il dans notre poubelle ?

Eh bien – chez nous en tout cas – c’était principalement les emballages alimentaires en tout genre (suremballages des gros volumes, barquette plastique de viande, de fromage, emballages des fruits et légumes…) et les déchets organiques (entend par là : les épluchures et autres trognons).

Et voilà nos deux premiers et principaux chevaux de bataille : j’ai nommé Vrac et Compost !

Du coup, la suite logique a été de dire : ok, donc en fait, on remplit notre poubelle de plastique qui n’ont servis que pour le transport de mes produits ? Et que je paye en plus ! Parceque, faut pas se leurrer, les gentils industriels, ils ne l’offrent pas l’emballage plastique…. C’est littéralement de l’argent que je jette en arrivant chez moi. Sympa !

Mais alors comment faire ? Le vrac, ma petite dame (ou mon bon monsieur, je suis pas sexiste) !

Le vrac, qu’est ce que c’est ?

Le vrac consiste à ne plus faire appel aux emballages plastiques divers et se servir directement la quantité que l’on souhaite dans un emballage réutilisable (sachet papier fourni sur place, sac à vrac en tissu, bocaux…). Le double avantage étant que non seulement on ne prend que la quantité dont on a besoin, mais en plus, ça coûte vachement moins cher !

Alors, oui ça demande un certain changement de nos habitudes de consommation et de notre façon de faire les courses. Pour ma part, je voulais fuir les grandes surfaces. Ne plus mettre les pieds en supermarché ! Autant pour une raison éthique (je trouve qu’ils tuent les petits commerces qui font vivre les villes et villages, détruisent par la même occasion des emplois, se fichent de nous avec leurs soit disant prix bas, et exploitent les agriculteurs jusqu’à la moelle) que pour une raison de confort (qui prend plaisir à aller s’enfermer toutes les semaines dans un immense hangar, rempli de monde, à faire des kilomètres pour trouver les pâtes qui ont encore changé de rayon, à faire la queue pendant des heures aux caisses ??). Ça demande aussi un chouia plus d’organisation, mais il suffit juste de penser à prendre ses contenants en avance, ça va, c’est pas insurmontable !

Où peut-on trouver du vrac ?

De plus en plus, on trouve du vrac un peu partout. Les supermarchés s’y sont mis, on le trouve en magasin bio type Satoriz, la Vie Claire ou encore Biocoop. Il y a des chaines spécialisées dans le vrac comme les Day by Day. Ou si tu as de la chance, tu as peut être une petite épicerie de vrac à côté de chez toi ! Un site recense une bonne partie des magasins de vrac sur la métropole, c’est cartovrac.

Si le problème de la tare te fait peur, n’hésite pas à poser la question à ton magasin, ils se feront un plaisir de te répondre ! Le plus simple est de venir avec un sachet papier réutilisable ou un sachet en tissu, ça ne pèse presque rien, ça n’a pas ou peu d’impact sur le poids final. Certains magasins te laissent venir avec tes contenants solides, donc plus lourd. Il suffit de passer en caisse avant de se servir pour les tarer et noter le poids. Lors du paiement, on retire juste le poids indiqué des contenants. Je trouve que c’est un peu plus contraignant, mais chacun fait comme il veut !

Chez tes commerçants de quartier aussi, le vrac peut être à l’honneur. N’hésite pas à y aller avec tes propres contenants, d’expérience, ça passe plutôt bien en général ! Nous, on a hésité longtemps, on avait peur de passer pour des huluberlus, mais finalement, on s’est rendu compte qu’ils avaient l’habitude et quand par malheur, on y va en ayant oublié un contenant, c’est la bouchère qui nous reprends ! 😃 Le pain, le fromage et la viande sont faciles à mettre en contenants, nos commerçants proposent aussi les oeufs et des pâtes fraîches, la crème et le fromage blanc en vrac, un paquet de choses en fait !

tu peux aussi trouver de plus en plus des sites internet qui proposent la livraison de produits en vrac avec des emballages consignés comme Vracn’Roll par exemple.

Est ce que ça coûte plus cher ?

Non. Tout simplement, non !

C’est sûr que si tu achètes du Bio en supermarché, tu vas payer une blinde, vu les marges pratiquées… Mais si tu pars sur du vrac, en moyenne, c’est moins cher. De plus, ne plus acheter de produits transformés, mais cuisiner des produits bruts permet de moins gaspiller. Donc finalement, tu gaspilles aussi moins d’argent. Ce qui va coûter plus cher en vrac, ça va être les préparations toutes prêtes type les mélanges de semoule pour couscous, les petits gâteaux secs… Il faut aussi réapprendre à cuisiner et ne pas se dire que ça va être une perte de temps. Enfin, ça, ce n’est que mon avis, hein ! Mais savoir exactement ce qu’on met dans notre assiette, et donc dans notre corps, je ne pense pas que ça puisse être considéré comme une perte de temps. Si t’aimes les cookies mais que t’as la flemme de refaire de la pâte toutes les semaines, ce qui se comprend, fais en grande quantité et congèle la pâte. Elle se congèle très bien et quand tu vois que t’arrives au fond de ta boîte, hop, tu sors du congélo et direction le four ! Ça prend 5 minutes à faire, on ne peut pas parler de perte de temps !

Pareil pour les semoule aromatisées. Ce que je fais, c’est que je regarde les étiquettes sur les silos à vrac pour regarder les ingrédients. Comme c’est noté par ordre de présence dans la préparation, ça te donne une petite idée de quoi mettre et dans quelle proportion. Je prend ma semoule nature et quand je rentre chez moi, je reproduit le mélange avec ce que j’ai dans mes placards, ou acheté exprès. Sur le coup, le montant aura été peut être plus important que si je m’était contenté d’acheter ma semoule préparée, sauf que j’en aurai assez pour re-préparer d’autres mélanges et sur le moyen terme, ça me coûte beaucoup moins cher !

La bonne idée, c’est aussi d’aller directement chez les producteurs. Pas d’emballages superflus, des produits ultra frais (souvent pas en bio, mais plutôt en agriculture raisonnée, ce qui est déjà bien), on paye directement le producteur et pas 50 intermédiaires et c’est en général le même prix, voire moins cher qu’en grande surface. Les fruits et légumes qui n’ont pas fait 2000km pour finir dans ton assiette, franchement, ça n’a pas le même goût ! Après, c’est sûr, il faut réapprendre à manger local et de saison. C’est à dire accepter de ne pas manger des bananes ou ananas toutes les semaines, pas de tomates ou de fraises en hiver,… Vivre avec les saisons, quoi !

Pour savoir où trouver tes producteurs locaux, tu peux visiter le site de Mon Producteur. Pour les habitants de Lyon et sa région, je vous invite à voir avec Maréchal Fraicheur (paniers de fruits et légumes en livraison en points relais, sans engagements et produits locaux) et Gayet BLAD ( producteur bio de Saint Laurent de Chamousset qui livre à domicile les mercredi et jeudi)

Sauter le pas est peut être l’étape la plus difficile, après, comme je disais, il faut juste un peu d’organisation !

Et toi, prêt à sauter le pas ? Ou tu t’y es déjà mis ? Dis moi ça dans les commentaires !