Consommation d’eau : notre empreinte cachée

“Ce n’est que lorsque le puits s’assèche que l’on découvre la valeur de l’eau »

– proverbe écossais

Haha ! Il l’air mystérieux comme ça, ce titre, hein ! Bon, je n’ai pas été vraiment présente (pas du tout même…) ces derniers mois, je m’en excuse. Ceux qui me suivent sur Insta, savent que je n’arrivais pas à avoir la motivation à partager quoi que ce soit, à écrire… Je me suis sentie très en colère, désemparée, bref, pas dans le mood ! Ça revient petit à petit, et aujourd’hui, j’avais envie de parler un peu de notre consommation d’eau ! Je sais pas si c’est la pluie dehors, ça doit m’inspirer…

D’abord, parlons de l’eau en général. L’eau des mers, océans, fleuves, rivières,… représente 71% de la surface de notre planète. Ça fait à peu près 1 milliard de km3… Bref, ça fait beaucoup beaucoup d’eau ! Sauf que 97.5% de cette eau est salée ! Tout de suite, ça en fait vachement moins, hein ! Surtout que toute l’eau que l’on utilise est de l’eau douce. Donc finalement, pour toute notre activité humaine (et y en a un paquet), on ne peut utiliser que 2.5% de l’eau disponible…

L’empreinte eau

Qu’est-ce que l’empreinte eau ? En fait c’est la quantité totale d’eau que l’on utilise chaque jour.

Ce que l’on croit consommer

L’empreinte « visible » correspond à notre consommation quotidienne, entre la machine à laver, la douche, les toilettes, le brossage de dents, l’eau que l’on boit (accessoirement)…. Bref, un français utilisait en moyenne 145L d’eau par jour en 2012. Ça fait déjà un sacré chiffre… Mais ça va vite, quand on sait qu’une douche consomme 6L d’eau par minute (soit 90L pour une douche de 15 minutes), 150L pour un bain, 20L pour un programme classique de lave-vaisselle, 40L pour un lave-linge,…

Ce que l’on consomme réellement

Mais il y a aussi l’empreinte cachée, et c’est de ça dont on va parler principalement. L’empreinte cachée, correspond à la quantité totale d’eau utilisée de manière indirecte pour produire nos biens de consommations, se chauffer ou s’éclairer ou encore s’alimenter. Et là, la facture est sacrément plus élevée,… 1635L en moyenne par jour et par Français,…

Finalement, près de 94% de la consommation quotidienne en eau du Français moyen est invisible à nos yeux. C’est l’eau qui aura été utilisée pour faire pousser le coton avec lequel on se démaquille ou qui nous habille, l’eau qui aura servi à faire pousser nos légumes, ou produire notre steak, à construire notre maison ou encore à nous chauffer.

Mais, c’est une moyenne, hein. On ne consomme pas forcément 1635L d’eau par jour… Par exemple, aujourd’hui, je décide d’aller me promener avec des copines en ville. Je me lève, déjeune avec une tasse de thé (27L), une poignée d’oléagineux (222.5L) et une pomme (79L) parce que bon, je fais attention, je sais que je vais me faire péter le bide au resto (genre,…). Ensuite, je prend une douche (90L) et je me lave les dents (5L). Allez, je suis en retard, je me dépêche, je suis écolo, je prend mon vélo acheté d’occasion,… Je rejoint les copines et on se promène devant les magasins,… Et là, je passe devant un superbe petit haut en coton blanc ! Ni une, ni deux, je l’achète (2495L) et puis, au passage, je me fais plaisir avec un jean (8000L)… On s’arrête manger un morceau et je me fais plaisir avec une pizza margherita (1259L), un verre de vin (109L) et une tasse de café (132L). Je rentre chez moi, je lance une machine à laver (40L),…..

https://www.planetoscope.com/widget.php?id=239&f=1

Et pas que…

Bref ! Les 1635L sont LARGEMENT dépassés et ma journée n’est même pas encore terminée,… Et non seulement, on utilise une quantité d’eau phénoménale sans même s’en rendre compte, mais en plus on pollue ces eaux ! J’en ai déjà parlé dans l’article sur la mode, mais le coton est l’une des culture les plus polluantes et toxiques pour notre environnement. Pour un T-shirt en coton, c’est à peu près 2kg de toxiques rejetés dans la nature. Les eaux utilisées dans les élevages intensifs sont aussi, pour beaucoup, rejetées dans la nature, enrichies en azote et phosphore (qui causent une eutrophisation des eaux, donc la croissance excessives de certaines algues entrainant ainsi l’asphyxie des milieux marins), et avec quelques produits toxiques en prime, sinon c’est pas drôle. Sans parler de l’eau utilisée pour produire les matières plastiques,…

On peut aussi mentionner les pays où il est moins cher d’acheter des boissons gazeuses (Hello Coca…) que de l’eau. Le Mexique par exemple, permet à Coca Cola d’exploiter ses ressources en eau, de déverser les eaux usées dans la nature sans retraitement, alors que plus de 12 millions d’habitants n’ont pas accès à l’eau potable. On notera aussi que l’eau en bouteille coute plus cher qu’une bouteille de Cola et que le pays compte 70% de sa population en surpoids,…

Mais alors, comment on peut faire ?

Là, les données parlent principalement de biens produits à l’étranger (donc une partie de l’empreinte eau est liée au transport). En achetant des produits français, tu diminue déjà pas mal ton empreinte. On estime que 40% de notre empreinte eau est produite hors de France. Donc tes oléagineux, tu favorises les noix et noisettes par exemple, qui viennent principalement de France et tu évites les cacahuètes, amandes,… Le pire étant peut-être les noix de cajou (ramassées en Côte d’Ivoire, transportées jusqu’en Inde pour être ouvertes, retransportées jusqu’au Pays-Bas pour être emballées,…), T’as compris le topo quoi,… On privilégie évidement les fruits et légumes locaux et de saisons, là tu divises presque ton empreinte par deux,… La viande de bœuf est peut-être l’aliment avec l’empreinte eau la plus forte (15415L au kg…). Mais là on parle principalement des élevages industriels. Si tu achètes ta viande direct au producteur, ce n’est plus la même (même si évidement, ça reste énorme,…). Là où ton empreinte eau peut-être facilement réduite, c’est dans le domaine textile aussi. Choisis des marques éco-responsables ou mieux encore, l’occasion. Garde tes vêtements plus d’une saison, limite tes achats à ce dont tu as besoin, revend ou donne ce que tu n’utilise plus,… Les appareils high-tech et électro-ménagers sont aussi très gourmands en eau. Favorise les appareils en classe A+, plus économe en eau, et évite de changer de téléphone tous les quatre matins,… De même, on passe au lavable et on dit non au jetable. En plus de limiter les déchets émis, ça permet de limiter aussi notre consommation d’eau. Et non, on ne dépense quasiment pas d’eau supplémentaire en machines avec les cotons, couches, essuie-tout lavables. Ils vont en machine avec le reste. Par contre, ça fait de sacrées économies en eau pour la planète si on s’y met tous !

Bref, plein de petites actions peuvent se faire au quotidien pour diminuer ton impact sur le stress hydrique de la planète. Parce que oui, ce n’est pas toi le premier concerné par ce manque d’eau. On est d’accord, ça se passe plutôt en Afrique ou en Asie. Mais ça ne veut pas dire que tu n’as pas ton rôle à jouer. Notre façon de vivre et de consommer ici, chez nous, a un impact direct sur ce qu’il se passe là-bas ! Mais tu as aussi compris que la plus grande partie de ta consommation d’eau ne passe par ton bain ou ton robinet. Alors, même sans s’amuser à laisser couler l’eau toute la journée, si tu veux prendre un bain, profite !

Et toi, tu connaissais le concept d’empreinte cachée ?

sources : Mexique, données sur l’eau en France, empreinte eau ici et

La mode éthique

« La mode se démode, le style jamais« 

– Coco Chanel

Bonjour à toi, aujourd’hui, j’avais envie de parler mode ! Cette semaine, c’est la fashion week, je me suis dit que c’était le bon moment pour se poser des questions sur notre façon de consommer les fringues.

Une horreur écologique et éthique

Savais-tu que l’industrie de la mode est le 2ème plus gros pollueur derrière le pétrole ? D’ailleurs, bon nombre de nos vêtements sont aussi issus du pétrole,… Le problème vient de ce qu’on appelle la « fast fashion », comme le fast food mais pour les fringues. Le macdo des fringues quoi… Vite acheté parce que c’est cool c’est en solde / promo / black friday / liquidation…. porté une ou deux fois puis abandonné au fond du placard. On l’a toutes et tous fait ! C’est tellement difficile de résister aux sirènes de la promo et du marketing. Et en plus, la mode change plus de 6 fois par an ! Si on veut rester à la page, on a intérêt à en consommer de la fringue ! En plus, franchement, qui dit non à un petit top trop mignon chez Primark à 4€ (en promo en plus, c’est trop bien !!!) ou à une jolie robe chez Zara à 15€ (elle aussi en solde, on fait des super affaires !!!) Tant pis si elle est un peu petite, de toute façon, on doit perdre du poids, ça motivera à faire un régime…. Et finalement, 3 ans plus tard, la robe en question n’a jamais été portée, t’as pris du poids et t’as plus de place dans ton placard en râlant tous les matins que tu n’as rien à te mettre… Ça te ne rappelle rien ?

Du coup, tes placards débordent et les décharges sont saturées de textiles (issu du pétrole tu te rappelles ? donc bien polluants). Pas cool. Mais ça, c’est que la partie visible de l’iceberg. Qu’en est-il de tout ce que l’on ne voit pas ? Les conditions de travail quasi inhumaines des enfants et des femmes au Bangladesh (pour ne citer que ce pays, mais c’est pas le seul hein !) ? Tu te rappelles du Rana Plaza ? Mais si ce bâtiment dans lequel travaillaient des milliers d’ouvriers pour Zara, Benetton et compagnie qui s’est écroulé en ensevelissant tout le monde (enfants compris, hein, parce que t’as bien compris maintenant que ta robe pas chère, elle est fabriquée par un gamin de 8 ans…). Ou encore la culture désastreuse du coton en Inde avec tout ce que ça implique d’utilisation de pesticides (pulvérisés par des ouvriers sans protections aucune et qui développent de terribles maladies) ? Sans compter l’impact écologique : 10% de la consommation mondiale de pesticides vient de la production de coton, 70% des cours d’eau chinois sont pollués à cause de l’industrie du textile…. Tu la regardes d’un autre œil maintenant ta jolie robe de chez Zara, hein ?

Après, je parle de Zara et Primark, mais soyons honnête, hein, la liste est looooooogue : Pimkie, Uniqlo, Jennifer, Mango, TopShop, H&M, Bershka, Pull&Bear, New Look, Forever 21,…. On peut continuer encore longtemps,…

Mais et pourquoi on fait ça au juste ? Qu’est-ce qui nous pousse à craquer juste pour ces jolies bottines pas chères ? Ou encore ce beau manteau camel ( j’en ai pas de cette couleur ) ? Tout simplement parce que nous avons été conditionnés depuis plus de 50 ans à penser que notre bonheur réside dans notre consommation. Si on achète alors on est heureux. Qui n’a pas eu cette petite décharge de plaisir au moment de payer ; à avoir cette sensation d’entière satisfaction de posséder un nouvel item ? Avec la mode, en plus c’est facile, c’est peu cher et cerise sur le gâteau on peut le montrer à tout le monde ! La société de surconsommation dans laquelle nous vivons nous incite à penser que notre bonheur passe par l’acte d’achat et par le regard des autres.

Et tu vas me dire maintenant, que tout ça, c’est bien beau, mais t’as quand même pas envie de passer ta vie en sarouel, de te faire des dreadlocks et de fumer de la marie-jeanne (quoi que…). Et je vais te répondre que des solutions, il y en a un paquet ! T’inquiète, jeune padawan, je ne vais pas te laisser te noyer tout seul dans ta collection de vieilles chaussettes, on va faire ça ensemble !

Première solution : la réutilisation !

Ne pas acheter neuf. Je ne te dis pas d’aller acheter de vieux vêtements tout pourris avec des trous et des mites, non plus ! Mais on trouve de plus en plus de friperies d’occasion avec de jolies pièces, peu chères du coup, mais qui ne recréent pas de déchets de fabrication. En plus, souvent, ces friperies sont en lien avec des associations, donc tu fais un beau geste pour la planète et pour autrui, magique ! Autrement, tu as aussi Vinted, qui est personnellement mon nouveau Graal. Tu trouves de tout, souvent même jamais porté avec encore l’étiquette. C’est là-dessus que je me fourni pour les vêtements de mon fils (parce que soyons honnête, les vêtements éthiques, ça coute un bras quand on sait qu’il va porter ses fringues 6 mois max….) et pour mes vêtements de grossesse. Et quand tu les utilises plus, tu les revend ! Double effet Kiss Kool ! Autre solution, Le Closet qui te permet de louer tes vêtements ! C’est un abonnement qui te propose des box envoyées chez toi avec de nouveaux vêtements à chaque fois. Ça prend pas de place dans ton placard, t’as toujours des fringues différentes et pas de frais de pressing parce que c’est eux qui le prennent en charge. En plus, aux changements de collections, tu peux acheter leur stock à des prix défiant toute concurrence.

Deuxième solution : les marques éthiques

Parce que dans l’industrie de la mode, il existe quand même des gens qui ont du cœur, il existe des marques très sympa qui proposent des pièces superbes. C’est sûr que niveau budget, c’est pas la même limonade. Mais le but est aussi de se questionner sur notre consommation et notre besoin d’achat. Il vaut peut être mieux une belle pièce de belle qualité que tu porteras longtemps que 4 que tu ne mettras qu’une fois et qui s’abimeront vite, non ? Personnellement, je me fais plaisir une ou deux fois par an avec un beau vêtement qui me fait vraiment envie. Le reste, si besoin, passera par la première solution, la réutilisation.

Niveau marque maintenant ! Je ne te fais pas une liste exhaustive, parce que ça serait vraiment trop long. Et tout dépend aussi de tes priorités, est ce que tu veux tes vêtements en matière naturelle, végan, fabriqués localement, équitables, …. ? Je vais te proposer ici quelques marques que j’aime beaucoup et t’expliquer pourquoi.

  • Maison ALFA : il s’agit d’une marque française qui utilise les tissus dévalorisés des industriels français et européens. La confection est entièrement réalisée à Lyon par une couturière indépendante. Les prix vont de 40€ à 180€ en moyenne.
  • 1083 jeans : marque française qui utilise du coton bio et /ou recyclé et tisse et assemble toutes ses pièces en France. Le prix vont de 69€ à 299€ en moyenne.
  • Carrousel : toujours une marque française qui dessine, fabrique et met au point ses vêtements dans la région Rhône Alpes en favorisant des tissus venant de France. Les prix vont de 30€ à 170€ en moyenne.
  • Justine b : encore une marque française qui fabrique à Paris, à partir de tissu certifié GOTS (un niveau très élevé en termes d’exigences environnementales, de qualités techniques non toxiques pour les humains, et de minimas sociaux est imposé). Petit plus, tu peux personnaliser ton vêtement pour l’ajuster à tes dimensions ! Les prix vont de 65€ à 185€ en moyenne.
  • People Tree : une marque britannique cette fois, pionnière dans l’industrie, qui existe depuis 1991. Elle s’engage à travailler directement avec les agriculteurs, ouvriers et producteurs et à garantir des conditions de travail décentes et équitables. La place est faite au coton bio et aux techniques les plus eco friendly possible. Les prix vont de 45€ à 170€ en moyenne.
  • Perus : une marque française de chaussures et sacs à dos qui fait fabriquer la totalité de ses produits au Pérou. On retrouve le tissu traditionnel inca dans tous les produits. Les ouvriers sont rémunérés à peu près 2x le salaire minimum local. Les prix vont de 65€ à 95€ en moyenne.

Et toi, tu connais des marques sympa à faire partager ? Si cet article te plait, n’hésites pas à laisser un commentaire !